Pathologies musculaires

Les conséquences d'un dysfonctionnement de l'AQP4


   Le corps humain, constitué à 70% d'eau, ne peut fonctionner correctement sans un apport d'eau régulier et surtout une répartition optimale de celle-ci entre les organes. Le rôle des aquaporines est donc primordial dans l'organisme, car celles-ci sont à l'origine des échanges en eau dans tous les tissus et du maintien de l'équilibre hydrique.

   Après la découverte des aquaporines en 1991, et grâce aux progrès faits en génétique, les chercheurs ont rapidement mis en évidence les gènes à l'origine de l'expression de ces protéines membranaires, isolant par la même occasion de nombreuses mutations à l'origine d'aquaporines non fonctionnelles.

   De nombreuses maladies observées parfois depuis des siècles ont alors pu être reliées à des dysfonctionnements ou même à la non-expression des aquaporines.

   Des mutations de l'aquaporine 4 notamment, sont soupçonnées être à l'origine de plusieurs pathologies pouvant parfois être très sévères. Cela vient confirmer l'importance de l'AQP4 et précise ses rôles indispensables, puisque la protéine seule mutée peut entraîner des maladies majeures.

   Nous avons choisi de vous présenter deux pathologies directement imputées à des aberrations au niveau de l'AQP4.


La maladie de Fukuyama


   Le syndrome de Fukuyama est une maladie congénitale observée au Japon exclusivement (12 cas pour 100 000 habitants), caractérisée par une dystrophie musculaire associée à une lissencéphalie pavimenteuse (maladie altérant le cortex cérébral).

 Les symptômes apparaissent dès la naissance :
  • retard mental sévère (le cerveau est de très petite taille et est atrophié);
  • troubles majeurs de la vision (myopie, strabsime, cataracte);
  • dysfonctionnements cardiaques;
  • élévation progressive et chronique du taux de créatine kinase aggravant progressivement la dystrophie.

   Le malade a une espérance de vie faible se situant autour de 15 ans.
 
 
   Par ailleurs, le gène responsable a dernièrement été isolé et se situe en 9q31.q33. 

   Une étude a été menée en 2003 sur des enfants atteint de la maladie de Fukuyama. Une équipe de chercheurs japonais du Département de Neurologie de l'Université de Showa, à Yokohama, s'est intéressé aux symptômes relatifs au développement de la dystrophie musculaire de la pathologie. PMID de l'étude : 12942324.

   Par des réactions d'immunologie, des techniques de northern blot (via l'ARN) et des chromatographies, ils ont conclu que l'expression des AQP4 dans les myofibres des muscles des enfants atteints était très faible. Le niveau d'expression de la protéine transmembranaire à la surface des cellules musculaires serait alors directement lié au développement et au fonctionnement du muscle entier.

 
La fibromyalgie



   La fibromyalgie est une pathologie chronique entraînant des douleurs musculaires diffuses et permanentes. Reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé comme maladie rhumatismale en 1992, elle reste à ce jour peu connue et peu comprise par la communauté scientifique. 

Concernant, suivant les pays, entre 2 et 10% des populations industrialisées, la fibromyalgie se manifeste via de nombreux symptômes parfois très contraignants et handicapants :
  • douleurs musculaires, osseuses et articulaires chroniques;
  • fatigue physique et psychologique;
  • troubles assez sévères de la mémoire;
  • sensations de brûlures, de coups;
  • perte importante du tonus musculaire menant parfois à long terme à une incapacité de déplacement...

   Il n'existe pas de traitement totalement efficace guérissant de la fibromyalgie; c'est de plus une pathologie handicapante qui s'aggrave avec le temps et qui mène parfois à l'incapacité motrice, à cause d'une perte très importante du tonus musculaire. 

  


Exosquelette compensant la perte du tonus musculaire d'un fibromyalgique
Les différentes zones touchées par la fibromyalgie
































   Les scientifiques se sont attelés à lever le voile sur cette maladie assez fréquente en Europe occidentale. Ils ont là encore constaté une sous expression significative des AQP4 dans les cellules musculaires des patients atteints. Le constat est donc le même que pour les dystrophies musculaires. Par ailleurs, on observe pour les deux maladies un dysfonctionnement au niveau des muscles squelettiques du patient, caractérisé par une perte du tonus, une atrophie musculaire ou des douleurs persistantes.



Sources :



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